Il y a dans la peinture de Gobin un désir de violence, une volonté de fougue qui en font ce qu’il est convenu d’appeler une « peinture de choc ».
(M.T. Maugis, Les Arts)
JM Gobin est un peintre expressionniste d'origine flamande né en 1933 (décédé le 13 mars 2021).
Sa touche picturale est caractéristique par le mouvement et la fougue des coups de pinceaux qui donnent des touches très épaisses. Fortement influencé par Constant Permeke à travers cette énergie folle, il était parfois rebaptisé
"le Permeke français".
Henri Hérault, critique d’art, l’appellera « le Zola de la peinture » car comme Zola, il accuse la peinture contemporaine d’être intellectualisée alors qu’il n’y a rien à comprendre. Il accuse cette nouvelle société matérialiste, et cherche un retour aux sources à travers la nature Bretagne d'abord, puis en Corse.
« Peindre, pour moi, c’est une chose naturelle, ça ne s’apprend pas, je ne prêche pas une doctrine. Je suis de descendance nordique, j’aime par-dessus tout la peinture flamande probablement par atavisme ; je m’y sens chez moi…
Rembrandt est pour moi le plus grand maître… il est mort et il ne parle pas. La peinture je n’y ai jamais rien compris, parce qu’il n’y a rien à comprendre, ça ne relève pas de polytechnique. Des discussions philosophiques et littéraires sur la peinture… on en crève, c’est plus compliqué que la politique.
Peindre c’est un besoin égoïste, une croyance, un don sûrement : on naît peintre, comme on naît idiot. Pour moi c’est une question d’instinct, de tempérament, d’intuitions spontanées souvent inconscientes.
Je vais vers la nature, la terre, les choses immuables et saines, généreuses et populaires. Ma peinture, beaucoup de critiques l’aiment, ce sont les seuls que je connaisse. J’en suis heureux mais… si d’autres ne sont pas d’accord… c’est leur droit le plus strict. Un jour, un monsieur rentre dans une galerie parisienne. Comme on lui montrait quelques-unes de mes toiles, d’un air dédaigneux : « Peu, Gobin c’est peint avec de la… ». C’est la critique qui m’a fait le plus plaisir. Qu’il me traite un jour de paysan et je serais comblé »
(J.M. Gobin, 1957, à l’occasion de la IIe exposition des peintures françaises du prix de la critique)